Journalistes et illustrateurs
Eugène Cernan : L’homme qui, à défaut d’être le premier, fut le dernier.
La grande Histoire a retenu Neil Armstrong et Buzz Aldrin, il s’agit ici de réhabiliter les autres participants à l’aventure.
Ces « narrative non fictions » sur la petite histoire des missions lunaires et martiennes ont été produites par les étudiants en journalisme scientifique de Paris 7.
Marcher sur ce sol rocailleux s’avère beaucoup plus ardu que prévu. Bien que le dénivelé entre les crêtes ne soit pas très important, transporter le matériel pour prélever les échantillons ralentit considérablement leur exploration. S’orienter sur ce terrain inconnu est encore plus difficile lorsqu’ils sont au fond des creux. Il est alors impossible de distinguer le repère suivant, la crête masquant leur horizon. « Je ne sais pas exactement où nous sommes » prévient Ed. Ils ne sont pas perdus évidemment, mais repérer les points exacts d’échantillonnage s’avère une mission quasi-impossible : le temps est compté. Bientôt ils atteignent un cratère érodé composé de trois dépressions, cette morphologie particulière ne peut être autre que le cratère Weird.
Alan Shepard, commandant de l’expédition, s’arrête pour observer le terrain.« On dirait qu’il y a quelques roches assez grosses, de 2 à 3 pieds » signale-t-il. Pour cette expédition géologique d’un nouveau genre, ils prennent peu de photos, les enregistrements audios seront la principale archive des caractéristiques géologiques du terrain, en plus de quelques roches ramassées. Ils continuent leur excursion en direction du cratère Cone, leur objectif final. Après deux heures d’expédition, Alan pense être arrivé au but, mais Ed émet des doutes et insiste pour continuer encore un peu.
« Je ne pense que nous ayons le temps d’aller jusque là-bas » s’oppose Alan. « Oh, allons y faire un tour ! Ça alors. On ne peut pas rentrer sans voir le cratère Cone ! » rétorque Ed. Alan se laisse convaincre et ils reprennent leur progression, toujours dans ce paysage de creux et de crêtes jonché de roches, témoignages de la force de l’impact de la météorite. Ils sont si proches du but, c’est certain ! Mais le temps passe et ils abandonnent l’idée d’arriver au bord du cratère. Il est temps de retourner vers le véhicule. Le chemin du retour se passe sans trop d’encombre.
Au total, ils prélèvent 43kg de roches, qui pourront être analysées à leur retour. Grâce à leurs échantillons, les scientifiques espèrent comprendre le processus de formation géologique de Frau Mauro. Alors qu’il ne leur reste plus que trois minutes avant de devoir repartir, Alan s’avance devant la caméra qu’ils ont posée près du véhicule : « Vous pouvez reconnaître que je tiens dans ma main le manche de mon collecteur d’échantillons. Il se trouve aussi que j’ai un Fer 6 au bout de celui-ci. J’ai également une petite balle blanche familière à des millions d’Américains » annonce-t-il en laissant tomber la balle de golf sur le sol. « Malheureusement, je ne peux pas le faire avec mes deux mains, mais je vais tenter un petit coup ».
Alan n’a plus ses preuves, il fait partie des gens expérimentés et c’est le commandant ! Il a bien gagné le droit de faire plus que simplement marcher sur ce terrain inconnu et rapporter des roches. Son équipement est encombrant, ses gestes sont lents et maladroits. Il manque son premier tir, la balle n’a pas été effleurée par le club de golf improvisé. La deuxième tentative n’est pas beaucoup plus fructueuse, à peine une pichenette qui fait glisser la balle sur le sol. Un troisième coup, c’est sa dernière chance. Le fer 6 percute la balle ! La voilà propulsée dans l’espace. Où va-t-elle tomber ? Difficile de savoir, la gravité est différente ici. Les regards sont rivés sur cette petite balle blanche au milieu de cette immensité.
Noir.
Pauline reprend conscience du monde qui l’entoure. Son corps redécouvre la sensation de la gravité qui ne l’a pourtant jamais quittée. Elle retire le casque de ses yeux, la lumière blanche de la pièce est éblouissante. Ses yeux se réhabituent doucement. Elle balaie la pièce du regard, une vingtaine de cellules aux parois de verre dans lesquelles des personnes se meuvent avec leurs casques noirs devant les yeux. Chacun dans un environnement différent. Elle vient de vivre l’expédition de la mission Apollo 14 de 1971, cinquante ans plus tard.
Julie Desriac
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