Journalistes et illustrateurs
Russell Schweickart, ou comment le risque de vomir dans son scaphandre peut coûter un billet pour la Lune.
La grande Histoire a retenu Neil Armstrong et Buzz Aldrin, il s’agit ici de réhabiliter les autres participants à l’aventure.
Ces « narrative non fictions » sur la petite histoire des missions lunaires et martiennes ont été produites par les étudiants en journalisme scientifique de Paris 7.
Russell Schweickart, âgé aujourd’hui de 81 ans, a effectué un seul vol spatial dans sa vie. Cette unique expérience sur son CV d’astronaute a néanmoins permis à Neil Armstrong de marcher sur la Lune. Vous êtes-vous jamais demandé comment l’équipe d’Apollo 11 pouvait être convaincue que le module lunaire fonctionnerait ? Que les scaphandres seraient complètement sûrs ? Hé bien, en 1969, quelques mois avant que « le premier homme sur la Lune » ne fasse sa star, se déroula la mission Apollo 9.
Ce troisième vol habité était composé de James McDivitt, David Scott et Russell Schweickart. Ce dernier était ingénieur en aéronautique, pilote de chasse et chercheur : il travaillait sur la physique de la haute atmosphère et le suivi des étoiles. Aller dans l’espace représentait pour lui la chance d’observer de plus près ces géantes gazeuses.
La mission commença mal car, tous victimes d’un gros rhume, les trois astronautes faillirent ne pas partir. Leurs doublures auraient dû les remplacer mais, heureusement pour eux, elles avaient 15 jours de retard sur leur entraînement. Ils furent alors mis sous médicament et décollèrent illico presto pour l’espace. Concernant Russell, il était loin d’en avoir fini avec ses soucis de santé.
Vertiges, nausées, mal de ventre : notre pilote de chasse, pourtant habitué aux hautes voltiges, souffrait du mal de l’espace.
Russell était chargé de vérifier le module lunaire, et surtout de sortir dans l’espace avec la combinaison qui accompagnerait les premiers hommes sur la Lune. On lui interdira dans un premier temps de sortir car le risque de vomir dans son casque pouvait compromettre sa vie. Russell ne l’entendit pourtant pas de cette oreille. Il décida de ne quasiment rien manger, et fut mis sous sédatif. Sa volonté permit à Apollo 9 de tester pendant 10 jours le module lunaire attaché à la capsule en orbite. Moteur de descente, pilote automatique… Tout fut passé au crible. On finit même par le détacher complètement pour le faire « voler ». Cette dernière étape confirma officiellement qu’il était opérationnel malgré une consommation de carburant plus élevée que prévue.
Après cela, Russell put enfin effectuer la tâche pour laquelle il s’était envolé à des milliers de kilomètres : sortir dans l’espace. On lui ordonna cependant de rester devant l’écoutille, sa santé étant toujours un peu aléatoire. Sans lui, Neil Armstrong n’aurait jamais pu être sûr que la ventilation, la pressurisation de la combinaison, le contrôle de la température, l’évacuation des gaz, et même le maintien des liaisons radio-télémétriques avec la Terre et ses camarades fonctionneraient.
Ce n’est pas tout : Russell profita de sa petite virée dans le vide pour faire des observations astronomiques et prélever des échantillons de la coque en vue d’étudier l’érosion cosmique et la dégradation des peintures exposées au rayonnement solaire.
Rentré sur terre, Russell aurait voulu repartir au moins une deuxième fois. Mais comme son corps s’adaptait mal à l’apesanteur, il ne fut pas affecté à une autre mission. Qu’a cela ne tienne, il décida que sa faiblesse servirait au moins à quelque chose. Il devint cobaye pour des recherches sur le mal de l’espace.
Jade Boches
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